Extraits philosophiques

Arroser

Arroser ce que nous voulons voir pousser

Nous avons vu que transmettre avec justesse demande de la cohérence. Cette cohérence s’exprime notamment dans la manière dont nous considérons les autres, dans ce que nous soulignons et valorisons chez eux. Encourager et féliciter quelqu’un pour un comportement altruiste, prendre l’habitude d’éclairer ses côtés lumineux, fonctionne mieux, à court et long terme, que le chantage.

Les deux loups
Une légende amérindienne raconte qu’un jeune garçon se trouvait avec son grand-père dans une tente. Au loin, des loups hurlaient. Effrayé, l’enfant vint se réfugier près de son grand-père. Il lui dit:
«Ces loups que tu entends me font penser à ceux que nous avons à l’intérieur de nous.
– Qui sont ces deux loups? demande l’enfant.
– Le premier, c’est le loup de la générosité, de la solidarité, de la tolérance et de la joie. C’est celui qui nous porte à secourir ceux qui sont en danger ou dans le besoin, qui nous permet de nous remettre en question, d’être généreux et joyeux…
– Et l’autre, grand-père?
– L’autre, c’est le loup de l’orgueil, des préjugés, du sectarisme, de l’arrogance et de la violence. Bien souvent dans ta vie, comme sous cette belle lune, ces deux loups vont se battre, tu les entendras hurler, cela fera du remue-ménage aussi à l’intérieur.
– Et lequel des deux gagne à la fin, grand-père?
– Celui que tu nourriras, mon petit. Rappelle-toi que la face lumineuse de l’humanité est toujours présente, y compris dans ces moments de tourments. Il prend alors son petit-fils dans les bras, qui s’apaise et s’endort en souriant.»

Dans le cadre d’une expérience, on récompense des enfants qui ont accompli des actes altruistes soit matériellement (en donnant de l’argent), soit affectivement (remerciements, félicitations). Quand on leur demande pourquoi ils ont agi généreusement, les enfants du premier groupe répondent qu’ils l’ont fait pour la rémunération alors que les autres se disent concernés par le bien-être des autres.
Dans une autre étude, on propose à des enfants de 7 à 11 ans de fabriquer des bricolages pour des enfants hospitalisés. On récompense matériellement une partie d’entre eux (en leur offrant un jeu). Si une deuxième occasion d’aider les enfants hospitalisés se présente, seuls 44% de ceux qui ont été récompensés sont prêts à aider à nouveau, contre 100% de ceux qui ne l’ont pas été.

Caroline Lesire, Ilios Kotsou, Christophe André.
Transmettre.
Edito, 2017.

Print Friendly
FavoriteLoadingAjouter aux favoris